Ce qu’il faut savoir avant d’adopter un lapin

Date de rédaction : 28/04/2024
Relecteur : Anna DAUNY

Le lapin est le 3^ème animal de compagnie en France. Cependant, les besoins du lapin sont bien différents de ceux d’un chien ou d’un chat. Le lapin a une longévité de 10 à 14 ans avec un poids allant de 1 à 12 kg. Une telle longévité signifie qu’adopter un lapin est un engagement à long terme. Le coût d’adoption d’un lapin (achat + accessoires) peut varier entre 160 et 650 euros. Il faut ajouter à cela le budget alimentaire annuel, qui peut aller de 150 à 400 euros et les frais vétérinaires.

Comportement du lapin

Le lapin est un animal social vivant en couple. Il est souvent recommandé de faire cohabiter un mâle castré avec une femelle stérilisée. Les relations hiérarchiques sont extrêmement marquées chez cette espèce (souvent, la femelle est dominante). Lors de la première mise en contact, il faut donc bien les surveiller.

Le lapin est une espèce territoriale. Le territoire est marqué par différentes méthodes de marquage (ex : urinaire, fécal, frottements…) au niveau des limites de son territoire. Contrairement à l’espèce sauvage, le lapin domestique a tendance à devenir diurne, avec des longues périodes de repos. L’alimentation occupe une grande partie de sa journée.

Logement

L’espace destiné au logement doit être le plus grand possible. L’idéal est de lui confectionner un grand enclos, avec possibilité de se déplacer à l’extérieur. La vie en cage et les clapiers extérieurs sont à proscrire.

Il est important d’enrichir son environnement, notamment grâce à des jouets avec nourriture, des gamelles, des cachettes, une boule à foin…

C’est un animal naturellement propre qui établit des coins latrines. Il est important de placer l’alimentation à l’opposé de ces coins.

La température idéale est de 18-20°C. Il ne faut pas dépasser 24°C et éviter les courants d’air, la fumée de cigarette, les parfums d’intérieur et l’encens.

Le substrat de la cage peut être de la litière de chanvre végétale, de la rafle de maïs (absorbe moins mais est moins poussiéreux), ou des Drybed (tapis confortable et absorbant) si l’animal est propre. Les litières à base de copeaux de bois, de foin, de paille ou les litières minérales sont à éviter. En effet, les copeaux absorbent très mal et les bois de résineux produisent une irritation des voies respiratoires.

Alimentation du lapin

Le lapin est un mammifère monogastrique herbivore. L’alimentation occupe une grande partie de sa journée et constitue la base d’une bonne santé : de nombreuses maladies et troubles du comportement découlent d’une alimentation déséquilibrée.

Les fibres sont le point essentiel de l’alimentation. Elles sont nécessaires à l’usure des dents et indispensables à une bonne digestion. Le lapin trouve ses sources de fibres à partir de foin, d’herbe, de granulés, et de verdure. Il faut noter que le lapin possède une particularité : il ne peut pas vomir.

Le métabolisme calcique est particulier chez le lapin. Les aliments à haute teneur en calcium, et donc à donner en quantité modérée, sont la luzerne, l’endive, le pissenlit. Les blocs minéraux sont à proscrire, bien qu’ils permettent une bonne usure des dents. Il a aussi besoin de vitamines.

La vitamine A est trouvée à partir de l’alimentation fraîche (carottes, épinard, fenouil …) ou par complémentation. La vitamine E est trouvée à partir de germes de blé, noisettes, amandes, épinards, cresson…. Elle est essentielle pour les fonctions reproductrices et musculaires.

Le foin constitue la base du régime alimentaire. En effet, l’apport de fibres favorise motricité digestive et usure dentaire. Il doit être distribué à volonté et disponible en permanence. Différents types de foin sont proposés sur le marché :

• Le foin de luzerne ne doit pas être distribué chez l’adulte en raison de sa teneur en calcium
• Le foin de fiole des prés
• Le foin de dactyle
• Le foin de Crau : il est très appétent car riche en calcium

Trois sortes de légumes verts feuillus par jour doivent être apportés à l’animal : fanes de carotte, roquette, mâche, brocolis, fenouil, céleri, cerfeuil, thym, salade frisée, ect. Attention aux aliments toxiques pour le lapin qui sont : le soja, le chou, les pousses de bambou, l’avocat, le chou blanc, la pomme de terre, l’oignon, l’ail, la rhubarbe.

Enfin, une source de complémentation sous forme de granulés industriels peut être apportée quotidiennement au lapin. Cependant, les mélanges de graines doivent être proscrits (car les apports d’amidon et de calcium y sont trop élevés). De plus, ces mélanges favorisent le développement de l’obésité et l’apparition de maladies dentaires. Les mélanges de graines, le pain, les barres de céréales, les blocs à lécher sont à éviter.

En ce qui concerne l’eau, la distribution de l’eau dans un bol est préférable au biberon car elle favorise la consommation d’eau. Elle doit être disponible en permanence !

Enfin, des friandises peuvent être apportées occasionnellement. Les friandises à privilégier sont les fruits (banane, fraise, pomme, poire, abricot) mais aussi les carottes.

Reproduction

La mise à la reproduction débute à un âge variable selon la race. Il est important d’envisager la castration du mâle et la stérilisation de la femelle. Ces deux actes chirurgicaux ont de nombreux avantages : ils permettent d’éviter la prolifération si l’animal vit en couple, de limiter les troubles comportementaux (ex : agressivité) et de limiter l’apparition de tumeurs mammaires chez la femelle.  En général, la castration du mâle peut être envisagée à partir de 4 mois, et la stérilisation de la femelle à partir de 6 mois pour un lapin nain, mais il est préférable d’attendre 8 mois pour une race géante. Ces deux actes chirurgicaux sont réalisés par un vétérinaire. Il faut compter en moyenne 80 euros pour une castration et entre 100 et 150 euros pour une stérilisation. Le nombre de petits par portée est assez variable selon la race (6 en moyenne).

Conclusion

Le lapin est un animal sensible dont les besoins spécifiques doivent être pris en compte afin d’assurer son bien-être et sa santé. Une alimentation non adaptée peut conduire à des troubles dentaires et digestifs importants comme la stase (ralentissement anomal du système digestif). Son environnement doit aussi faire l’objet d’une grande attention. Etant donné sa longévité et ses besoins spécifiques, il faut être conscient qu’adopter un lapin nécessite un investissement financier important.

Prenez rendez-vous à la clinique vétérinaire du Chien Rouge !